mercredi 3 juin 2015

Soutenance de thèse de Claire Garnier

Soin des corps, soin des âmes : Genre et pouvoir dans les hôpitaux de France et de Nouvelle-France aux XVIIe et XVIIIe siècles

Soutenance de thèse de Claire Garnier

Mardi 9 juin 2015
à 8h30, dans la salle C-6143 (pavillon Lionel Groulx de l’Université de Montréal)

Composition du jury :

Co-Directeur de thèse
Bernard Dompnier,
Professeur d’histoire moderne (émérite)
Université Blaise Pascal - Clermont 2

Co-Directrice de thèse
Dominique Deslandres,
Professeure titulaire, histoire moderne
Université de Montréal

Rapporteurs :

Scarlett Beauvalet,
Professeure d’histoire moderne
Université de Picardie Jules Verne

Elsa Dorlin
Professeure de Science Politique
Université Paris 8

Président du Jury :
Ollivier Hubert,
Professeur agrégé, histoire canadienne
Université de Montréal

Représentante de la Faculté :
Anne Pullen Sansfaçon,
Professeure Agrégée, école de service social
Université de Montréal

Résumé
Comment les établissements hospitaliers d’Ancien Régime marquent-ils les corps des personnes qui y séjournent et y officient ? À partir du milieu du XVIIe siècle, l’espace français fait l’objet d’une réforme hospitalière menée de concert par l’Église de la Réforme catholique et l’État en voie d’absolutisme. La création des Hôpitaux Généraux dans l’ensemble du royaume, jusqu’en terre coloniale, a pour effet de progressivement préciser le rôle des Hôtels-Dieu, et de contribuer à la mise en place d’un réseau d’institutions hospitalières au sein desquelles se côtoient laïcs et religieux, soignants et malades, hommes et femmes. Afin d’appréhender les principales situations où ce processus se met en place, nous avons analysé les établissements parisiens sur lesquels les volontés étatique et religieuse s’expriment pleinement, un territoire provincial – l’Auvergne – qui, éloigné du centre du pouvoir royal, adapte le fonctionnement hospitalier à son territoire, et un espace colonial – la vallée du Saint-Laurent au Canada – où l’implantation des institutions hospitalières répond à la fois à la volonté de l’Église missionnaire et des autorités coloniales, tout en devant répondre aux besoins d’une population particulière.
Notre thèse propose de montrer comment ces différents pouvoirs que sont l’Église, la volonté soignante et le genre s’entremêlent au sein des hôpitaux, et s’exercent sur l’ensemble des personnes qui participent à la vie des établissements depuis le début de cette réforme hospitalière jusqu’à la fin du XVIIIe siècle

Pour ce faire, cette thèse convoque des documents divers issus des fonds d’archives des hôpitaux et des communautés hospitalières. En croisant les textes prescriptifs et les sources témoignant des pratiques hospitalières, ce travail montre que les corps des agents de l’institution comme ceux des usagers subissent un processus de disciplinement relativement similaire, tout particulièrement dans le domaine religieux. Elle souligne de plus la répartition du pouvoir entre les femmes et les hommes qui évolue, au cours de la période étudiée, au bénéfice de ces derniers sous l’effet d’un phénomène de professionnalisation des métiers soignants encadrés par les autorités laïques.
En comparant trois territoires, cette thèse montre de plus comment les institutions s’adaptent à des contextes différents. Elle permet ainsi de faire ressortir, notamment à travers une analyse de l’espace hospitalier, les similitudes entre la situation auvergnate et la situation canadienne, du moins au cours des décennies de paix pour la colonie. En revanche, la colonie se distingue nettement de la métropole par le primat accordé au religieux tout au long de la période, qui s’achève avec la Conquête, tandis que les établissements métropolitains, d’abord ceux de Paris puis d’Auvergne, témoignent d’une orientation qui accorde de plus en plus de place et de pouvoir aux questions médicales laïques.

Mots-clés : Hôpitaux, Réforme catholique, Hospitalières, Augustines, Filles de la Charité, médical, corps, genre, architecture.

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