dimanche 3 juillet 2016

Napoléon Ier et ses dentistes

Napoléon Ier et ses dentistes 

Riaud Xavier

L'Harmattan (éd.),
Collection Médecine à travers les siècles
Paris, 2016, 200 p.



Combien de livres ont été écrits sur la médecine napoléonienne ? Des milliers. Combien de livres ont été écrits sur la chirurgie dentaire napoléonienne ? Aucun. Cet opus, dont Xavier Riaud, spécialiste de
la médecine sous le Premier Empire, est l’auteur, est le premier du genre.
Si la médecine prend un essor surprenant après la loi de 1794, la chirurgie dentaire n’en profite pas et reste à l’abandon. Pour exercer dans le respect de la libre concurrence, le paiement d’une simple patente suffit, laissant le champ libre à un charlatanisme florissant. Les plus démunis n’auront pas accès aux soins plus facilement pour autant et se verront même contraints pour subsister de monnayer leurs dents. Dans le même temps, la Grande Armée, engagée dans des combats partout en Europe, connaîtra les bienfaits d’une chirurgie maxillo-faciale de guerre qui prendra son envol sous
l’impulsion d’un Dominique Larrey, son chirurgien en chef à partir de 1812, toujours plus innovant et imaginatif.
Si les rois et empereurs de toute l’Europe se préoccupent de leur hygiène bucco-dentaire et s’entourent de praticiens confirmés, l’intérêt sociétal, s’il est en net progrès, se limite principalement aux villes et à une clientèle privilégiée. Ainsi, Napoléon n’a pas connu de problèmes dentaires sérieux avant son exil à Sainte-Hélène.
Son dentiste, Jean-Joseph Dubois-Foucou, ne lui faisait que des détartrages. Arrivé sur l’île en exil, le vainqueur d’Austerlitz, revenu à une échelle plus humaine après sa défaite à Waterloo, fera, à partir
de 1816, abcès dentaire sur abcès dentaire.

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