samedi 7 janvier 2017

Normes corporelles et déviances au prisme du tourisme et des loisirs

Normes corporelles et déviances au prisme du tourisme et des loisirs


Appel à communications



Colloque pluridisciplinaire
18-19 mai 2017 (Les Sables d’Olonne)


Les travaux d’Elias, notamment ceux qu’il a entrepris avec Dunning à travers Sport et civilisation. La violence maîtrisée (1994), montrent combien le « spectre du loisir » peut constituer un champ organisateur de la sphère sociale. Un des éléments les plus intégrateurs, et que vient donner à voir de manière plus visible le sport à travers la performance corporelle notamment, est l’engagement du corps. En effet, le loisir est un temps social, mais aussi un ensemble de pratiques, des « actions contextualisées, en situation » (Ruby, 2013) qui sont donc incarnées, qui impliquent le corps à travers des techniques, des postures, des gestualités (Mauss, 1950), mais aussi des émotions (Elias, 1973 ; Davidson, Bondi, Smith, 2007).

Or, le loisir met à l’épreuve du corps, les normes qui organisent la vie en société. Selon Howard Becker, une norme permet d’articuler une situation et les comportements qui sont appropriés à celle-ci, de sorte que selon les contextes, « certaines situations sont prescrites (ce qui est "bien"), d’autres sont interdites (ce qui est "mal ") » (1985, p. 25). Les normes peuvent alors être construites selon des modalités variées : certaines sont « édictées formellement par la loi » quand d’autres traduisent des « accords informels, établis de fraîche date ou revêtus de l’autorité de l’âge et de la tradition » (ibid., p. 26). Le tourisme et les loisirs, deux modalités du « spectre du loisir », constituent par hypothèse des univers qui autorisent selon des configurations différenciées, la « dé-routinisation », c’est-à-dire le « relâchement contrôlé des contraintes » qui peuvent peser dans la quotidienneté, notamment dans la sphère du travail et des sociabilités de la vie « ordinaire ». Ces contraintes informeraient l'activité émotionnelle et les conduites corporelles plus largement (Elias, Dunning, op. cit.).

C’est à partir et autour de cette théorie du loisir comme univers de la « dé-routinisation », que nous souhaitons organiser ce colloque. Dans quelle mesure le loisir, ici travaillé à travers le tourisme et les loisirs, permet-il d’engager des questionnements sur la dialectique et/ou la dialogique normes / déviances corporelles ? Comment s’opère cette éventuelle mise en tension ? Au-delà ou concomitamment aux processus d’incorporation des normes analysés notamment par Pierre Bourdieu à travers le concept d’habitus (1984), en quoi la norme corporelle pourrait-elle constituer un « ensemble de ressources pour servir [la stratégie des acteurs], leurs actes et les écarts possibles » (Ruby, Lussault, 2013, p. 725-726) ?

La perspective est pluridisciplinaire depuis que Elias et Dunning nous ont alertés sur le fait que le loisir, mais nous pourrions faire la même observation s’agissant du corps, peut susciter des problématiques « qui n’entrent dans le cadre de référence d’aucune » des sciences qui se sont pourtant emparés de cet objet (op. cit., p. 147). D’un autre côté, les sciences sociales ont inégalement investi les champs du loisir, des normes et du corps, a fortiori dans leur mise en relation. Par exemple, « dans les disciplines comme l’histoire ou la géographie, la norme fut longtemps considérée comme appartenant au domaine juridique et donc laissée aux juristes qui l’étudiaient en général d’un point de vue interne. La sociologie s’est intéressée assez précocement à la norme sociale, aux contraintes qu’elle fait peser sur les individus et, surtout, aux processus d’incorporation de cette norme par les acteurs » (Ruby, Lussault, op. cit., p. 725). Le corps serait-il quant à lui un « carrefour des sciences sociales » (Duret, Roussel, 2005, p. 6) ?
Axes thématiques

L’enjeu de ce colloque est donc de créer les conditions du débat entre ces différentes sciences sociales, au travers de quatre axes structurants :

1. Actualité du « processus de civilisation »
Nous proposons dans un premier temps de réinterroger le « processus de civilisation » de Norbert Elias afin d’ancrer la question des normes corporelles et des déviances dans une théorie dont l’actualité a été abondamment travaillée dans les dernières années (Deluermoz, 2012 ; Merlin-Kajman, 2012 ; Chevalier, Privat, 2013), sans que la place réservée au tourisme et aux loisirs soit forcément centrale. Le processus de civilisation, entendu comme « le développement croissant et la complexification, parfois paradoxale, des autocontraintes : en d’autres termes, la tendance à une maîtrise sans cesse plus raffinée et nuancée de soi-même » (Delmotte, 2012), a fait l’objet de controverses récentes. La théorie d’Elias a été critiquée en tant qu’elle véhiculerait une forte charge normative, au risque de céder à un certain évolutionnisme partageant de manière hiérarchique les sociétés selon leur « degré de civilisation », ce dernier renvoyant selon le sens commun, aux notions de « progrès » ou « développement » (moral et matériel). Or, comme l’a précisé Norbert Elias lui-même, « les manifestations émotionnelles et les comportements au sein de la société ont évolué à partir d’une forme et d’un niveau que rien ne permet de regarder comme un « commencement », de qualifier d’une manière absolue et sommaire de "non civilisée", vers la situation actuelle que nous nous plaisons à appeler "civilisée" » (1973, p. 86). Le processus n’est pas linéaire si bien que la dynamique de civilisation « peut aller en arrière (...) ; [elle peut être accompagnée] par des mouvements dans la direction opposée, par des processus de dé-civilisation » (Elias, Dunning, op. cit., p. 59). Au-delà, la « dé-routinisation » favoriserait-elle, en certaines circonstances, la mise à l’épreuve de la « civilisation », sans qu’il faille pour autant l’« analyser en termes purement régressifs » ? (Heinich, 2012, p. 47). Ces controverses pourront être débattues lors de ce colloque.

2. Les métamorphoses du corps
Le tourisme et les loisirs constituent également des champs au travers desquels les individus socialisés peuvent construire (selon des dispositions culturellement, socialement, spatialement et temporellement situées) des stratégies de transformation de leur corps, notamment du point de vue du travail sur les apparences. Par exemple, le bronzage est une invention occidentale apparue à partir du début du XXe siècle (Segrave, 2005 ; Andrieu, 2008a ; 2008b ; Ory, 2008) au travers d’un réseau de lieux tendu notamment entre la Côte d’Azur et Hawaï, et passant par la Floride (Coëffé, 2003 ; équipe MIT, 2005 ; 2011). Cette invention a émergé en tant que nouvelle parure associée notamment aux plages estivales : peut-on alors parler de norme du hâle pour les « plageurs » (Urbain, 1994) ? En quoi et comment les normes liées au hâle se définissent-elles ? Comment s’opèrent le codage et les éventuels recodages successifs des usages du corps bronzé ? Autrement dit, quelles formes prennent les luttes pour la définition légitime de l’esthétique corporelle (Perrot, 2008 ; Bard, 2010) ?

La métamorphose provisoire ou durable (selon les modalités qu’elle peut prendre) du corps est-elle possible en tout lieu ? Comment se co-constituent plus globalement le travail sur les apparences et l’espace (Barthe-Deloizy, 2003) ? Par exemple, dans le cas de la plage analysée par Alain Corbin (1988), Jean-Claude Kaufmann (1998), Christophe Granger (2009) notamment, « le nu est contextualisé par le lieu, [et] le lieu en retour est affecté par ce qui s’y passe, par les vêtements qu’on met ou qu’on enlève » (Staszak, avant-propos, 2003, p. 1).

La transformation du corps questionne également la construction des identités dans la mesure où « l’existence est d’abord corporelle » (Le Breton, 1997, p. 3) : « (...) diverses formes du processus de socialisation encouragent le travail sur le corps comme un facteur d’individuation. Le corps est présenté comme un lieu de découverte de soi, même si cette découverte est aussi celle du rapport aux codes et aux normes » (Duret, Roussel, op. cit., p. 112). Les référents de l’esthétique corporelle connaissent des mutations dans l’histoire humaine comme le montre par exemple la plage estivale de la fin du XIXe siècle qui réinvente les « canons », opérant la rupture entre « l’esthétique des vêtements "enveloppants" et celle des vêtements "découvrants" » (Vigarello, 2004, p. 168).

Transformer son corps passe par une multitude de techniques et de lieux qui sont autant de promesses pour se conformer à un idéal esthétique qui est ordonné par des identités de genre. Le sport s’avère être de ce point de vue un puissant opérateur de la socialisation de genre et certaines pratiques « constituent des conservatoires des valeurs viriles » (Duret, Roussel, op. cit., p. 88). À l’inverse, d’autres pratiques sont mobilisées par des individus de sexe opposé, renforçant dès lors le processus de socialisations « à contre norme » (Mennesson, 2010 ; Guibert, Arab, 2016) : quelles sont les modalités d’engagement des corps féminins dans des activités physiques symboliquement codées comme étant masculines - et inversement ?

Cela dit, les codes de la virilité peuvent être bousculés comme le montre l’engagement récent de certains rugbymen dans des performances de mode (Duret, Roussel, op. cit.). Peut-on aller jusqu’à parler de « capital corporel »(Wacquant, 2002, p. 234), un ensemble de dotations qui permettraient de se conformer à ce qui est recherché et attendu dans une société et un groupe social donnés, du point de vue des codes de virilité par exemple ? Si les rôles sociaux sont investis à travers des apprentissages corporels, comment « apprend-on par corps » (Faure, Gosselin, 2008) ? Peut-on transposer à d’autres contextes et pratiques, certains paradoxes comme ceux qui peuvent caractériser la boxe, où le pratiquant est tenu « d’user de son corps sans l’user » (Wacquant, op. cit., p. 128) ?

Mais le corps qui se transforme peut aussi être un corps qui met à l’épreuve le contrôle de certaines émotions, lorsque certaines excrétions corporelles comme la sueur dans le sport par exemple, ne sont plus reléguées dans la sphère intime mais exposées en public : « comment neutralise-t-on les excrétions du corps (...) dans des lieux où leur brutale mais irrépressible apparition est vécue comme une inconvenance et une agression des sens ? » (Memmi, Raveneau, Taïeb, 2011).

3. Le(s) corps à corps
Le tourisme et les loisirs mettent en jeu des pratiques qui supposent, pour une partie d’entre elles au moins, des interactions sociales par la coprésence. C’est notamment le cas dans l’ « espace public », dans les lieux où quiconque peut circuler sans être obligé de se justifier sur sa présence (Joseph, 1998 ; Lévy, 1999) et qui rendent possible la mise en scène des corps qui sont mutuellement visibles (Goffman, 1973 ; Gardien, 2003 ; Raibaud, 2012). Comment s’effectuent la gestion et la régulation des distances corporelles dans les lieux du tourisme et des loisirs ? Si, en suivant le thème de « l’encombrement » proposé par Luc Boltanski (1976), la question de la distance spatiale entre les corps est éminemment sociale, plus spécifiquement propres aux classes sociales « bourgeoises », peut-on identifier des profits symboliques et sociaux dans le fait de fréquenter telle destination touristique plutôt que telle autre ?

La théorie de la « proxémie » proposée par Edward T. Hall (1966) peut-elle être mobilisée dans des lieux à forte mondialité, où la « bonne place » des uns ne sera pas forcément la « bonne place » des autres ? Comment s’organise la gestion des places entre les touristes et la société locale, à partir du moment où « une personne peut transgresser les normes d’un groupe par une action qui est conforme à celles d’un autre groupe » (Becker, op. cit., p. 32) ?

Si le « processus de civilisation » est lié à un « besoin de délimiter » par « la mise en place et l’incorporation » de dispositifs spatiaux (Gay, 2016), comment le contact et l’affrontement des corps, par exemple dans certaines pratiques sportives, sont-ils rendus possibles ? Comment sont configurées les limites lorsque, à l’instar de la boxe thaïlandaise, s’opère une « transgression permanente des codes sociaux relatifs au contact physique » (Rennesson, 2006, p. 645) ?

La coprésence, jusqu’à la rencontre, pose aussi la question des sexualités (Jaurand, 2005 ; Blidon, 2012 ; Borghi, 2012 ; Cattan & Leroy, 2010), réflexion qui est restée discrète dans les travaux menés dans le champ du tourisme et des loisirs. Or, le tourisme dit « sexuel » fonctionne bien souvent comme un réductionnisme, un ensemble de pratiques déviantes qui permet de consolider voire aggraver le stigmate construit à l’endroit « du » touriste, dont les pratiques sexuelles prennent pourtant là encore des formes très variées mais sur lesquelles subsiste un déficit de connaissances en raison de la prudence avec laquelle les chercheurs investissent un sujet socialement qualifié comme étant peu acceptable (Jaurand, Leroy, 2011). Dans quelle mesure les pratiques touristiques opèrent-elles dans la construction des identités sexuelles ? La configuration des lieux touristiques et/ou des lieux de loisirs rendrait-elle davantage possible (par rapport à certains lieux du quotidien) le desserrement des contraintes hétéronormatives (Andriotis, 2010) ?

4. Corps ici, corps ailleurs
La fabrique des normes - y compris celles qui ont trait au corps - est culturellement, spatialement, historiquement, et socialement située. Le loisir, et notamment le tourisme, supposent des actes de mobilité qui mettent plus ou moins en contact des normes portées par des individus aux habitus différenciés. Comment ces normes plurielles sont-elles mises à l’épreuve des interactions sociales ? Peut-on parler de négociation, de circulation des référents normatifs ? Selon quelle(s) échelle(s) ? Partant, le corps possède une force expressive qui peut devenir, dans certaines conditions, « une force de subversion » (Suaud, 2013). Pour reprendre l’exemple du bronzage, peut-on dire que cette norme esthétique circule à travers le Monde jusqu’à devenir un référent mondialisé ? Le contexte chinois permet de travailler cette question autrement que par de simples effets de résistance ou d’imitation (Coëffé, Guibert, Taunay, 2012 ; 2014).

Le Monde est loin de s’uniformiser même si des canons esthétiques peuvent converger en certains lieux. Des « mondes corporels » (Andrieu, Boëtsch, 2013, p. 17) existent comme le donnent à voir par exemple les plages ici et ailleurs. Alors que la plage apparaît bien souvent comme un lieu de « libération du corps » en Occident, cette doxa masque non seulement des situations très différenciées (à travers le Monde) qui déplacent les frontières de la pudeur (Metusela, Waitt, 2012), mais la libération est à la fois « relative et réglementée » (Duret, Roussel, op. cit., p. 69). Un système de conventions plus ou moins implicites normalise en même temps qu’il stigmatise, comme le montre le travail de Jean-Claude Kaufmann autour de la pratique des seins nus à la plage (op. cit.).

L’analyse peut également s’envisager à l’aune d’une dimension « locale » où l’engagement des corps dans certaines activités peut être constitutif des régulations politiques des collectivités locales. L’exemple du surf dans des stations balnéaires aquitaines constitue un exemple révélateur où les possibilités stylistiques et les rapports au corps sont territorialisés (Guibert, 2006). Le « schéma corporel », c’est-à-dire « le rapport au corps dans ce qu’il a de plus profond et de plus profondément inconscient […] en tant qu’il est dépositaire de toute une vision du monde social, de toute une philosophie de la personne et du corps propre », (Bourdieu, 1979) s’exprime différemment selon les modalités de pratique du surf[1].

Par ailleurs, nous serions passés à un régime spatial dans lequel la mobilité serait généralisée (Lussault, 2012), mutation signalée par la prolifération de la métaphore du « nomade » qui peut porter de nouvelles valeurs de distinction (Retaillé, 1997 ; 2013). L’hyper-mobilité contemporaine est régulièrement appréhendée comme une dissolution de la distance dans le « non-lieu » de la vitesse (Virilio, 1984 ; Augé, 1992). Or, ce dernier paradigme uniformise, notamment par abstraction du corps (Coëffé et al., 2016), des spatialités différenciées selon les individus et les sociétés (Stock, 2006 ; Lussault, 2014). Comment est investi le corps dans les « micro-mobilités » (Thomas, 2015) du tourisme et des loisirs, par exemple celle de la marche ? Peut-on parler de pratiques contestant une éventuelle norme de l’accélération ? Quelle place est attribuée au corps au moment où se multiplient les « appareillages » connectés dans les « micro-mobilités » ? Comment est engagé le corps lorsque l’on est a priori immobile ou captif comme dans le cas des lieux d’enfermement institutionnels (Foucault, 1975 ; Milhaud, 2009 ; Morel, 2016) ? Peut-on parler de pratiques de loisirs dans le contexte de corps « disciplinés » ? Dans quelle mesure ces dernières permettent-elles de construire et négocier certaines normes corporelles ? Les pratiques de « loisirs » autorisent-elles à construire par le corps une autre spatialité des lieux d’enfermement ? 

Enfin, le corps peut non seulement être analysé à travers l’expérience de lieux autres, mais il constitue également une « ressource » dans l’imaginaire géographique des lieux du tourisme, voire des loisirs. Quelles sont les relations qui peuvent exister entre corps, exotisme et production de systèmes normatifs (Louiset, 2016) ? À partir du moment où l’exotisme peut être appréhendé à travers des « faits de langage », quelle est la place du corps dans la « formation discursive à travers laquelle l’Occident se constitue une altérité (et, par la même occasion une identité) géographique » (Staszak, 2008, p. 130) ? Existerait-il une « érotisation de l’exotisme » et une « exotisation de l’érotisme » (Staszak, 2012, p. 16) ? En quoi le corps peut-il constituer un enjeu dans la construction d’une « destination » et des images qui lui sont associées ?

Modalités pratiques d'envoi des propositions
Les propositions de communication sont attendues dans un des 4 axes ou à la croisée de plusieurs questionnements précités. Ces propositions seront configurées selon les critères suivants : présentation de l’objet de recherche, repères méthodologiques, cadrage théorique, principaux résultats, éléments bibliographiques. Sont attendus des textes d’une page (police Times new Roman, 12, interligne simple)
pour le lundi 23 janvier 2017.

L’ensemble des communications retenues seront présentées en plénière avec le principe d’une présentation réduite (10 minutes environ) suivie d’un long temps d’échanges. Nous inviterons les participants à s’approprier les textes en amont du colloque afin de faciliter les discussions.


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Wacquant L. (2002), Corps et âme. Carnet ethnographique d’un apprenti boxeur, Marseille, Agone.


Comité scientifique 
Andrieu Bernard, professeur de philosophie à l'Université Paris Descartes
Arab Chadia, chargée de recherche au CNRS - UMR ESO
Bard Christine, professeur d’histoire à l’université d’Angers
Chenault Marceau, maître de conférences en anthropologie à l’Université Normale de l’Est à Shanghai
Coëffé Vincent, maître de conférences en géographie à l’université d’Angers
Duhamel Philippe, professeur de géographie à l’université d’Angers
Gardien Eve, maître de conférences en sociologie à l’université de Rennes 2
Guibert Christophe, maître de conférences en sociologie à l’université d’Angers
Jaurand Emmanuel, professeur de géographie à l’université d’Angers
Loirand Gildas, maître de conférences en sociologie à l’université de Nantes
Raveneau Gilles, maître de conférences en ethnologie à l’université Paris Ouest Nanterre La Défense
Sebileau Arnaud, maître de conférences en sociologie à l’université catholique de l’ouest d’Angers
Slimani Hassen, maître de conférences en sociologie à l’université de Nantes
Staszak Jean-François, professeur de géographie à l’université de Genève
Stock Mathis, professeur de géographie à l’université de Lausanne
Suaud Charles, professeur de sociologie émérite à l’université de Nantes
Taunay Benjamin, maître de conférences en géographie à l’université d’Angers
Vacher Luc, maître de conférences HDR en géographie à l’université de La Rochelle
Villaret Sylvain, maître de conférences en histoire à l’université du Maine
Violier Philippe, professeur de géographie à l’université d’Angers


[1] Le surf illustre par exemple le jeu de correspondances entre la politique de la municipalité de Biarritz - dont les caractéristiques sociologiques de sa population et de la plupart de ses vacanciers s’apparentent aux classes sociales favorisées - et le développement d’une activité associée à des dispositions éthiques et esthétiques singulières. 


Contacts
Benjamin Taunay
courriel : benjamin [dot] taunay [at] univ-angers [dot] fr

Vincent Coëffé
courriel : vincent [dot] coeffe [at] univ-angers [dot] fr

Christophe Guibert
courriel : christophe [dot] guibert [at] univ-angers [dot] fr

Chadia ARAB
courriel : chadia [dot] arab [at] univ-angers [dot] fr

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