samedi 16 décembre 2017

Les listes

Les listes

Appel à communication

Journée d’étude
Université de Strasbourg
17 mai 2018

Catalogues de vaisseaux antiques, énumérations poétiques, comptes, inventaires, cahiers nota-riaux, rôles fiscaux, index, glossaires, sommes, dictionnaires et Thesaurus, encyclopédies et Encyclopé-die, florilèges de vies de saints ou de hauts faits, catalogues, dénombrements, anthologies, collections, herbiers, éphémérides, listes électorales, listes du personnel, listes de ventes, tables décennales, ta-bleaux de classements, nomenclatures, bibliographies, sondages, enregistrements de chartes royales, registres d’écrou, de comptes ou d’effectifs militaires... Les listes sont aussi multiples que leurs usages dans la recherche historique.
Mises à l’honneur par la recherche actuelle, elles continuent de susciter les réflexions des cher-cheurs et chercheuses. Outre les informations qu’elles contiennent, les listes témoignent des préoccupa-tions de leurs contemporains (concepteurs ou rédacteurs ; bénéficiaires ou destinataires) ; du contexte historique dans lequel elles ont été pensées et élaborées ; des pratiques et des enjeux de leur écriture et de leur mise en forme ; ainsi que des techniques utilisées et de la manière dont celles-ci évoluent à tra-vers le temps.
L’étude des listes ne va pas sans difficultés : bâties suivant une logique ou un code qui leur sont propres et dont la signification échappe parfois, il revient aux historien·ne·s de les déchiffrer et d’en analyser le contenu et les usages, et cela requiert d’être attentif à la fois aux structures organisatrices de la source (macro), à l’infime de l’information présente (micro), ainsi qu’au non-dit.
Enfin, à une multiplicité ontologique ancienne, vient s’adjoindre une explosion du volume de production des listes et une grandissante pluralité de ses usages, notamment grâce aux possibilités of-fertes par les nouvelles technologies (imprimerie, informatique) ; des technologies auxquelles les sciences historiques ont aussi recours pour traiter le fruit de leurs recherches : les logiciels démulti-plient les possibilités de calculs, de classement, offrant des perspectives d’étude et des degrés d’analyse toujours plus vastes des sources sous forme de liste(s).
Ce sont ces sources que la quatrième journée d’études de l’AJCH propose à la réflexion des jeunes chercheurs, suivant les différents axes que voici :

Axe 1 : Concevoir une/des liste(s) : contexte de production et de diffusion
- Qui conçoit ou fait concevoir une/des liste(s) ?
- Dans quel contexte ? Y a-t-il des périodes et des milieux où l’usage de listes s’avère particuliè-rement important ?
- Qui en sont les bénéficiaires ou destinataires ?
- Les listes sont-elles destinées à être diffusées ? Par quels moyens ?

Axe 2 : L’objet liste : formes et évolutions d’un type de source
- Comment les listes sont-elles élaborées ? Quelle est leur structure ?
- Comment sont-elles qualifiées ? Quels noms spécifiques ont pu leur être attribués suivant leur contenu, leur période d’élaboration, leur perception par leurs contemporains ?
- Pourquoi certaines méthodes, techniques ou mises en forme sont-elles privilégiées ? Les rédac-teurs répondaient-ils à des normes alors en vigueur ? Ou en ont-ils créé en fonction des be-soins ?
- Quelles logiques de sélection et de classement sont mises en oeuvre dans l’organisation du con-tenu des listes ?

Axe 3 : Ordonner, classer, dénombrer, trier : usages et enjeux de conception des listes
- Quel sont les objectifs (avoués ou non) de celles-ci et leurs réels enjeux ? Sont-ils d’ordre pra-tique ? Mnémotechnique ? De savoir pur ?
- La sélection et la classification du contenu des listes correspondent-elles à des perspectives de hiérarchisation ? Ont-elles des implications sociales ou politiques ?
- Les listes ont-elles toujours répondu aux attentes de leur concepteur ? D’éventuels détourne-ments sont-ils perceptibles ?

Axe 4 : Lire, transcrire et interpréter : l’usage des listes par les sciences historiques
- Comment chercher et trouver les listes ? Dans quelle mesure sont-elles connues ?
- Quels nouveaux champs d’étude offrent-elles à l’histoire et à l’archéologie ?
- Comment les transcrire, les comprendre ? Certaines listes requièrent-elles des méthodes d’étude particulières ?
- Dans quelle mesure les nouvelles technologies facilitent-elles, transforment-elles le travail des historiens ? En dépit de cela, que dire des cas rétifs à tout déchiffrage, à toute interprétation ?
- Existe-t-il des cas où la/les liste(s) constituent les seules sources connues ou exploitables pour analyser un milieu, une personne, un événement précis ?

Cette journée d’étude, organisée par l’Association des Jeunes Chercheurs en Histoire (AJCH) est dédiée aux jeunes chercheurs et chercheuses – doctorant·e·s et docteur·e·s – en histoire, histoire du droit, histoire de l’art et archéologie, travaillant sur toutes les périodes. Elle devrait faire l’objet d’une publication.

Les propositions de contributions, d’environ 3000 signes, accompagnées d’un CV, sont à en-voyer à l’adresse ajchsources2018@gmail.com, avant le 15 janvier 2018.

Le résultat des sélections des propositions de contribution par le comité scientifique sera connu courant mars.

Organisation : Marine Carcanague (IHMC – Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), Juliette Deloye (ARCHE- Université de Strasbourg), Efstathia Dionysopoulou (ArcHiMedE – Université de Strasbourg), Emmanuel Falguières (CENA – EHESS), Marjolaine Lémeillat (CRHEC – Université de Paris Est-Créteil), Bryan Muller (CRULH – Université de Lorraine), Valentina Mussa (Orient & Méditerranée –RESMED - Université Paris IV - Paris-Sorbonne), Nga Bellis-Phan (Institut d’Histoire du Droit – Université Paris 2 Panthéon-Assas), Matthieu Rajohnson (CHISCO - Université Paris-Nanterre), Anna Shapovalova (CHSP – Sciences Po Paris).

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